• Mon. Apr 7th, 2025

MC Solaar en fête, comme un sabar sous caféine en Belgique

Jeudi soir, l’iconique rappeur français MC Solaar a rempli la salle de l’OM à Liège (Belgique) jusqu’au dernier siège. Devant 1 700 spectateurs, il a offert un spectacle à guichets fermés qui restera gravé dans les mémoires. Claude M’Barali, mieux connu sous le nom de MC Solaar, a une fois de plus confirmé pourquoi il est considéré comme un pionnier du rap français. Né au Sénégal de parents tchadiens et ayant grandi dans les banlieues parisiennes, il a livré un set impressionnant de 24 chansons couvrant l’ensemble de sa carrière.​

Zephir, la nouvelle sensation

La soirée a débuté avec Zephir, un rappeur qui a surpris le public avec son style unique rappelant un Stromae version hip-hop. Après son premier album en 2023, où il racontait l’histoire de “Clyde” explorant le monde sans Bonnie, Zephir a emmené le public dans sa nouvelle aventure musicale. Sa performance était un prélude parfait à ce qui allait suivre et a galvanisé l’audience.​

MC Solaar au sommet

Solaar a entamé son set avec force, enchaînant “À dix de mes disciples” et “Qui sème le vent récolte le tempo”, deux classiques qui ont donné le ton de la soirée. Mais c’est lors des premières notes de son premier single “Bouge de là” que le public s’est véritablement enflammé, d’abord dans sa version originale puis dans une interprétation plus récente. La chaleur dans la salle était alors à son comble.​

Dès ce moment, il était clair que MC Solaar ne cherchait pas à monopoliser les projecteurs. Un ajout notable sur scène était Miss Linda, l’une des deux rappeuses de fond. Ses raps énergiques, sa collaboration dynamique avec Solaar et ses mouvements de danse ont apporté une dimension supplémentaire au spectacle. Elle n’était pas simplement une figure de l’ombre, mais une véritable source d’énergie qui a élevé l’atmosphère sur scène à un niveau supérieur. Et cela, alors que Solaar, à lui seul, était déjà un sommet d’énergie.​

Le maître du rap français

Après plusieurs performances énergiques, un moment de calme est survenu avec “J.A.Z.Z.”. Un cajón et une contrebasse sont apparus à l’avant de la scène, chaque musicien prenant un instrument différent. L’introduction musicale a commencé par une démonstration virtuose au cajón, suivie de sons chauds et profonds de la contrebasse, créant une atmosphère jazzy parfaite avant que le morceau n’éclate dans toute sa splendeur.​

Le rappeur a démontré sa polyvalence en passant sans effort des anciens tubes aux chansons de son nouvel album de la série “Triptyque”, “Triptyque: Lueurs Célestes”. Son style poétique, ludique et ses jeux de mots incisifs étaient toujours aussi impressionnants que dans les années 90, mais avec une nouvelle profondeur acquise avec les années. Le toit a failli s’envoler pendant les morceaux préférés du public, notamment “Bouge de là” (les deux parties), “Cinéma”, “Clic clic”, “Dingue”, “Da Vinci Claude” et “Maître de cérémonie”. Mais aussi pendant les grands tubes à la fin du set, l’énergie dans la salle était inégalée.​

Un public incroyable

Un moment particulièrement spécial fut lorsque Solaar a repris “Ouvre les yeux” de Bambi Cruz, suivi d’un medley de reprises démontrant l’étendue de son goût musical. Le point culminant émotionnel est cependant venu pendant “Solaar pleure”, avec le public chantant chaque ligne et la salle illuminée par des centaines de lumières de téléphones. Le public était une partie intégrante du spectacle, chantant presque chaque chanson mot pour mot, restant silencieux pendant les parties calmes, et applaudissant et agitant fréquemment les bras. Et cela ne concernait pas seulement les premiers rangs, mais toute la salle, jusqu’au bar dans une autre section de l’OM.​

Freestyle final

La soirée semblait se terminer avec un rappel de “Merci”, mais le public en demandait encore. MC Solaar est revenu sur scène et a profondément remercié le public belge pour son soutien de longue date. En ultime rappel, il a clôturé la soirée avec un court freestyle improvisé de “Dingue”, une conclusion parfaite qui a laissé le public en extase.​

Ce qui distinguait cette soirée d’un concert ordinaire était l’énergie incessante qui traversait la salle. Cela ne ressemblait pas à une performance traditionnelle, mais plutôt à une fête collective sous l’effet d’une boisson énergisante, où artistes et public ont ensemble fait disparaître la frontière entre la scène et la salle. MC Solaar et son équipe, avec Miss Linda comme étoile supplémentaire, ont maintenu le tempo constamment élevé, ne donnant aux 1 700 personnes présentes aucun moment de répit – et elles n’en voulaient pas non plus.